Sur les quais de la Seine, par un doux matin de printemps, Camille installait son chevalet. Peintre passionnée, elle aimait capturer la lumière dorée qui dansait sur l'eau et les silhouettes des passants pressés. Ce jour-là, elle ne se doutait pas que sa palette prendrait une toute nouvelle teinte.
Un homme s'arrêta derrière elle, silencieux. Il observa ses gestes précis, la manière dont elle mélangeait les couleurs avec une tendresse presque religieuse. Amusée, elle tourna la tête.
? Vous êtes mon premier spectateur du jour, murmura-t-elle en souriant.
? Et peut-être votre plus grand admirateur, répondit-il avec un sourire sincère.
Il s'appelait Antoine. Architecte, il avait l'habitude de voir le monde à travers des lignes droites et des structures ordonnées. Mais dans la toile de Camille, tout était flou, vibrant, vivant.
Les jours passèrent, et Antoine revint chaque matin. Ils parlaient d'art, de rêves, de souvenirs d'enfance. Peu à peu, l'évidence s'imposa : ils étaient comme deux nuances complémentaires, s'embellissant l'un l'autre.
Un soir, sous un ciel constellé, Antoine osa lui prendre la main. Camille ne la retira pas. Dans cette étreinte légère, il y avait la promesse d'un amour doux, comme une aquarelle où chaque couleur se fond avec l'autre sans jamais s'effacer.
Et c'est ainsi qu'ils apprirent à peindre leur propre histoire, une toile où chaque jour ajoutait une touche de lumière, une touche d'éternité.