Fin connaisseur de la pensée politique européenne, Dalmacio
Negro Pavón nous convie à un parcours à travers l'histoire de la
politique occidentale et nous livre la clé pour comprendre l'hostilité
et la crainte de l'establishment européen devant la montée des
mouvements populistes et des rébellions populaires du type « gilets
jaunes ».
À la lumière de l'histoire politique, que démontre-t-il ? Tout
d'abord qu'il n'y a pas de communauté politique sans hiérarchie,
pas de hiérarchie sans organisation, pas d'organisation sociale
qui ne se concrétise sans la direction d'un petit nombre. Le pouvoir
retombe toujours entre les mains de la minorité dirigeante, et cela
indépendamment de la forme politique. C'est ce que l'on appelle
la « Loi de fer de l'oligarchie ».
Ensuite, il démystifie la démocratie en tant que succédané ou
superstition née des religions de la politique. Les démocraties
tendent toujours à se convertir en oligarchies et plus la démocratie
s'organise, plus elle tend à décliner et plus les possibilités de
manipulation des masses grandissent. La démocratie est une
méthode, elle ne saurait être une fin, un idéal absolu, un impératif
moral.
Enfin, quand l'organisation ultime de la démocratie est devenue
si complexe qu'elle ne sert plus qu'à éluder les responsabilités et
à écraser l'opposition au nom du peuple, Pavón met en garde
contre le retour de « l'incontrôlable ».
Une leçon pour les temps présents.
Ancien professeur d'histoire des idées politiques à l'Université Complutense
de Madrid, professeur émérite de science politique à l'Université San Pablo
de Madrid, membre de l'Académie royale des sciences morales et politiques,
Dalmacio Negro Pavón est l'auteur d'une vingtaine de livres et de plusieurs
centaines d'articles.