La vie politique suscite les sentiments et les passions, les amours et les haines. De tout temps, philosophes, historiens, psychologues se sont interrogés sur les dévotions à l'égard des chefs adulés ou sur les fureurs des révoltés. Cependant les affects politiques tendent, dans les sciences humaines d'aujourd'hui, à être considérés comme des dimensions secondaires, comme des conséquences des changements, et non comme des phénomènes à comprendre et à étudier.