La quarantaine entamée, Tony remet en question toutes les facettes de sa vieTony Suter, quarante-deux ans, perd lentement pied. Sous le glacis de la réussite apparente, ses relations avec Caroline, épouse dévouée à la beauté spectaculaire, s'étiolent. Son fils Matteo, enfant surdoué, lui semble chaque jour moins accessible. Quant à sa fille Teresa, elle paraît décidée à affronter seule les affres de l'adolescence. Même sa propriété, nichée à l'écart des tumultes du monde, ne lui apporte plus ni repos ni fierté, tandis que son cabinet de consultant périclite. Il tombe un jour sur un reportage consacré à la fermeture d'une entreprise de la région. Le visage à peine entrevu d'une femme en pleurs va le ramener à la vie. Il va se mesurer à la violence des sentiments comme à celle, sourde et omniprésente, d'une époque désenchantée qui n'a plus pour idéal que l'argent.Lauréat du prix Roman des Romands, Violence est un roman poignant sur la crise de la quarantaine et le renouveauEXTRAITLa première fois que je l'ai vue, c'était à la télé. Un petit samedi matin sans envergure.Un reportage de plus sur une fermeture d'entreprise. Licenciements massifs, protestations épuisées sur des visages en état de choc. La sarabande habituelle, quotidienne, Tony n'y faisait plus attention. Illustration parfaite de cette guerre feutrée qui se menait dans des milliers d'entreprises, dans des millions de cerveaux. Un effondrement au ralenti d'un mode de vie, en accéléré d'un équilibre mental. Les gens tombaient comme des mouches. Périmés comme des cartes perforées.Une caméra subjective se promenait parmi cette petite foule en colère, au milieu des pancartes de revendications et des drapeaux syndicaux. Une main masculine tendait un micro - la même personne portait la caméra, le micro, et posait les questions. Encore un merveilleux exemple d'économie, et tant pis pour vous si vous étiez malade devant ces images versatiles - et soudain elle apparut plein cadre.
La quarantaine entamée, Tony remet en question toutes les facettes de sa vie
Tony Suter, quarante-deux ans, perd lentement pied. Sous le glacis de la réussite apparente, ses relations avec Caroline, épouse dévouée à la beauté spectaculaire, s'étiolent. Son fils Matteo, enfant surdoué, lui semble chaque jour moins accessible. Quant à sa fille Teresa, elle paraît décidée à affronter seule les affres de l'adolescence. Même sa propriété, nichée à l'écart des tumultes du monde, ne lui apporte plus ni repos ni fierté, tandis que son cabinet de consultant périclite. Il tombe un jour sur un reportage consacré à la fermeture d'une entreprise de la région. Le visage à peine entrevu d'une femme en pleurs va le ramener à la vie. Il va se mesurer à la violence des sentiments comme à celle, sourde et omniprésente, d'une époque désenchantée qui n'a plus pour idéal que l'argent.
Lauréat du prix Roman des Romands, Violence est un roman poignant sur la crise de la quarantaine et le renouveau
EXTRAIT
La première fois que je l'ai vue, c'était à la télé. Un petit samedi matin sans envergure.
Un reportage de plus sur une fermeture d'entreprise. Licenciements massifs, protestations épuisées sur des visages en état de choc. La sarabande habituelle, quotidienne, Tony n'y faisait plus attention. Illustration parfaite de cette guerre feutrée qui se menait dans des milliers d'entreprises, dans des millions de cerveaux. Un effondrement au ralenti d'un mode de vie, en accéléré d'un équilibre mental. Les gens tombaient comme des mouches. Périmés comme des cartes perforées.
Une caméra subjective se promenait parmi cette petite foule en colère, au milieu des pancartes de revendications et des drapeaux syndicaux. Une main masculine tendait un micro - la même personne portait la caméra, le micro, et posait les questions. Encore un merveilleux exemple d'économie, et tant pis pour vous si vous étiez malade devant ces images versatiles - et soudain elle apparut plein cadre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Claudio Ceni est né en 1965 à Lausanne. Il est italo-Suisse. Après un apprentissage de graphiste, il ouvre son propre atelier en même temps qu'il est chargé de cours à l'ERACOM. En 2003 il quitte l'enseignement. Dès lors il se consacre essentiellement à l'écriture, sa passion de toujours. Elle aboutit en 2004 à une pièce de théâtre, Cafeteria. Après
Ultime adresse, déja paru aux éditions Infolio,
Violence est son deuxième roman.